Efficacité des thérapies alternatives : 34 médecines douces passées au crible
Dans cet article je vous expose, sur trente-quatre thérapies alternatives de traitement de l’anxiété, lesquelles ont réellement démontré leur efficacité.
Des traitements phytothérapiques et homéopathiques aux interventions physiques, des mesures diététiques aux activités de vie,
quelles sont les plus à même d’aider les personnes souffrant de troubles anxieux ?
Ce qui motive sa rédaction est sensiblement identique. Ainsi, les personnes anxieuses sont grandes consommatrices de thérapies alternatives. Ensuite, cette pathologie s’accompagne de nombreux troubles (douleurs dorsales, insomnies) dirigeant fréquemment vers une prise en charge de médecine douce.
Ce désir de tenter “autre chose” peut également provenir d’un rejet de la médecine et des médicaments, les anxiolytiques-qui-rendent-dépendant ayant fort mauvaise presse.
Enfin, les troubles anxieux conduisent peu dans le cabinet du médecin, les personnes qui en souffrent préférant tenter de résoudre le problème elles-mêmes.
Ceci pose deux difficultés :
- La première est que le désir de contrôler son anxiété est souvent une conséquence du trouble anxieux. L’anxiété peut en effet être comprise comme une tendance à vouloir contrôler y compris des éléments incontrôlables.
- La seconde est que le rejet des approches traditionnelles et “l’espoir de trouver enfin un jour le truc qui marche” incite à tenter des méthodes peu fiables ou inefficaces, parfois au risque de sa santé physique, psychologique et bien entendu financière.
Notez cependant bien qu’il y a une différence entre ne pas démontrer scientifiquement l’efficacité et démontrer l’inefficacité.
Beaucoup de méthodes ne peuvent démontrer leur efficacité car trop peu d’études de qualité existent.
De plus, certaines thérapies pratiquées par un professionnel peuvent fonctionner avec un thérapeute particulier mais pas avec un autre.
Cet article vous donne les clés pour cibler les thérapies alternatives pour lesquelles on a le plus de chances d’avoir un effet positif, mais ne permet pas d’affirmer que les autres mènent à l’échec.
Ces données, proviennent d’une étude australienne recensant les résultats de la littérature scientifique et menée par le professeur Anthony Jorm et son équipe.
Les risques médicaux connus de certains traitements sont notifiés en caractères gras dans ce qui suit.
En cas de doute, consultez votre médecin.
Ces risques sont pour moi le meilleur argument pour ne pas opposer médecine conventionnelle et non-conventionnelle.
Des compléments alimentaires et homéopathiques ont-ils une efficacité sur l’anxiété ?
Fleurs de Bach.
Deux études de qualité ont testé, l’une le traitement “rescue”, l’autre un composé de dix fleurs de Bach (impatiens, mimulus, gentiane, bourgeon de marronnier, hélianthème, mélèze, marronnier blanc, alène, orme).
Pas d’effet sur l’anxiété ou sur les autres troubles anxieux.
Berocca.
Le Berocca est un complément combinant un complexe de vitamine B, C, de calcium et de magnésium.
Efficace pour améliorer le bien-être et le stress chez l’individu tout venant.
Aucune étude n’a été cependant été menée sur les troubles anxieux.
Gingembre.
Pas de preuve scientifique de son efficacité sur l’anxiété.
Gotu Kola.
Pas d’effet sur l’anxiété pathologique, mais a des effets sur le stress quotidien dans une petite étude.
Préparations phytothérapiques : Suanzaorentang.
Efficace dans une étude longitudinale, mais non testé en étude contrôlée. Worry Free. Efficace dans une étude contrôlée, néanmoins sur un nombre faible de sujets. Sedariston. D’une efficacité supérieure au Valium® (diazepam) selon une étude unique et non répliquée.
Euphytose.
Efficace sur le stress dans une étude, mais suspectée d’interagir avec d’autres médicaments, prescrits notamment en cas d’insuffisance cardiaque (digoxine). Ne doit donc pas être pris sans avis médical. Pas d’étude sur les troubles anxieux.
Homéopathie.
Pas d’effet dans une étude contrôlée en double aveugle. Améliore le sommeil mais pas l’anxiété de personnes stressées dans une autre.
Inositol.
Supérieur au placébo dans le trouble panique et aussi efficace dans ce cas que la fluvoxamine. Traitement prometteur méritant plus d’études.
Kava.
Supérieur au placébo dans onze études sur l’anxiété généralisée mais pouvant dans de rares cas causer des dégâts très importants au niveau du foie. Le Kava est interdit en France à doses non homéopathiques depuis janvier 2002 suite à une décision de l’AFSSAPS.
Citronnelle.
Effet ponctuel démontré sur 18 personnes en stress modéré mais n’agit pas sur l’anxiété de fond.
Extrait de réglisse.
Notée comme efficace dans quelques cas cliniques mais aucune étude réelle sur le sujet. En outre la réglisse à forte dose peut entraîner nombre problèmes médicaux (hypertension, oedèmes, naissance prématurée)
Magnesium.
Pas d’étude placebo vs anxiolytique mais une étude montre que l’association anxiolytique/magnésium est plus efficace qu’anxiolytique/placebo dans les syndromes anxio-dépressifs. A creuser.
Passiflore.
Une petite étude montre que son efficacité ne diffère pas de celle d’une molécule anxiolytique, l’oxazepam (Seresta®) mais ne compare pas la passiflore au placebo. On ne peut pas conclure sur cette seule base.
Millepertuis.
Malgré son action sur la dépression, il n’y a pas de preuve de son efficacité sur les troubles anxieux. En outre, le millepertuis est suspecté interagir avec de nombreux traitements médicaux, y compris pour des pathologies lourdes. Il fait à ce titre l’objet d’une mise en garde de l’AFFSAPS et ne doit pas être utilisé sans avis médical.
Valeriane.
Pas d’effet sur l’anxiété. En outre, furent repérés des cas isolés d’interaction avec des traitements anxiolytiques, de dégâts au foie quand elle est utilisée conjointement avec d’autres substances, d’effets néfastes pendant la grossesse, voire d’overdose. Aucune mise en garde n’est cependant émise par l’AFFSAPS mais demandez conseil à votre médecin.
Vitamine C.
Pas de preuve d’efficacité sur l’anxiété. 5-hydroxy-L-tryptophane (5-HTP). Effet sur le trouble anxieux trouvé dans quelques études mais les données ne sont pas assez fournies. En outre, le 5-HTP peut être déconseillé conjointement avec des traitements contre la dépression de type IRSS ou IMAO.
Il est également suspecté intervenir dans la survenue de certaines pathologies (syndrome eosiniphilie-myalgie). En conséquence il n’est pas à utiliser sans avis médical.
Des traitements physiques ont-ils une efficacité sur l’anxiété ?
Acupuncture.
Une grosse étude a démontré que l’acupuncture associée à un traitement psychothérapique comprenant une désensibilisation aux stimuli anxiogènes était plus efficace que l’acupuncture seule et la psychothérapie seule.
Les données sont peu nombreuses mais le traitement prometteur.
Aromathérapie.
Pas d’effet démontré à ce jour sur l’anxiété.
Hydrothérapie.
Soulagement ponctuel de l’anxiété tant que l’on est dans l’eau, montré dans une petite étude. Mais aucune donnée n’indique que cet effet perdure.
Massages et thérapies manuelles.
Son effet sur l’anxiété post-traumatique chez l’enfant est plus important que de regarder des vidéos relaxantes. Pas de données disponibles sur le trouble anxieux et le stress de l’adulte.
Des activités ont-elles une efficacité sur l’anxiété ?
Training autogène.
Celui-ci est une méthode de relaxation par concentration passive sur les sensations corporelles (lourdeur et chaleur dans les bras, jambes et abdomen, rythme cardiaque ou de la respiration…).
Efficacité attestée par sept études contrôlées, chez les personnes stressées et celles ayant un trouble anxieux diagnostiqué. Mais demeurent quelques résultats contradictoires.
Livres et programmes pour s’aider soi-même.
Les livres, programmes audio ou informatique fondés sur une approche cognitive et visant à faire comprendre les mécanismes de l’anxiété et à agir sur ce trouble sont efficaces. Ils le sont cependant principalement sur l’anxiété provenant d’un trouble bien identifié, comme dans la phobie.
Dance-thérapie.
Quelques preuves montrant qu’elle est efficace pour réduire l’anxiété lors d’examens quand elle est pratiquée en groupe et chez des personnes se définissant elles-mêmes comme anxieuses. Traitement prometteur.
Exercices physiques.
Ils sont efficaces en cas d’anxiété généralisée, chez les personnes anxieuses de nature et celles faisant des attaques de panique, mais moins que les anxiolytiques. C’est à ce jour avec la relaxation le traitement alternatif de l’anxiété dont les effets sont les plus solides et les mieux démontrés.
Humour.
Pas d’effet bien démontré sur l’anxiété, celui-ci étant en outre influencé par la personnalité des individus (ayant ou pas le sens de l’humour).
Méditation (zazen, yoga de la kundalini, pleine conscience).
Son efficacité a été avérée sur l’anxiété généralisée et les personnes anxieuses de nature mais elle n’est pas toujours plus efficace que les méthodes de relaxation dans toutes les études.
Les résultats des programmes à base de pleine conscience sur l’anxiété (MBSR), évalués sur 15 études contrôlées, demeurent plus équivoques que ce que l’on imagine [12] et nécessitent plus de recherches.
Musique.
Elle montre un effet chez des personnes à haut niveau d’anxiété après plusieurs séances espacées, effet néanmoins peu stable. Son utilisation comme thérapie demeure prometteuse.
Prière.
Elle est efficace en addition d’une prise en charge classique mais il n’existe pas de démonstration qu’elle ait un impact seule contre l’anxiété.
Relaxation.
Elle est une thérapie efficace dans les situations suivantes : phobie dentaire, peur de l’examen, trouble panique et trouble d’anxiété généralisée. Néanmoins son efficacité est moins grande que les traitements cognitivo-comportementaux dans le cas des phobies des petits animaux, des phobies sociales, du stress post-traumatique et des troubles obsessionnels compulsifs.
Yoga.
Les études évaluant son efficacité dans le cas de l’anxiété étant truffées d’erreurs méthodologiques, il est impossible de conclure. Des mesures diététiques ont-elles une efficacité sur l’anxiété ?
Consommation d’alcool.
Les effets sont inconsistants à court terme. Selon les études, parfois cette consommation a un effet anxiolytique, et parfois non.
Privation d’alcool.
Les études chez l’individu alcoolique montrent qu’une privation d’alcool entraîne une très forte élévation de l’anxiété à court terme suivie d’une baisse rapide.
Diminution de la consommation de café.
Des preuves expérimentales existent que l’administration de café après une période de privation aggrave le niveau d’anxiété et facilite les attaques de panique chez les personnes souffrant d’un trouble anxieux. Cependant, des études manquent pour établir qu’une diminution de la consommation est une thérapeutique efficace.
Régime riche en glucide et pauvre en protéines.
Son effet sur le stress et l’anxiété n’a pas encore été rigoureusement évalué.
Diminution de la consommation de cigarettes.
A l’instar de la consommation d’alcool, l’arrêt de la cigarette augmente l’anxiété à court terme, puis diminue celle-ci au-delà du niveau habituel d’anxiété du fumeur. Néanmoins n’existe aucune étude spécifique au publique anxieux.